Processus de création….
Je suis souvent étonnée des chemins par lesquels passent mes sculptures pour prendre forme.
Au début, je n’ai pas une « idée » mais quelque chose qui me vient en tête, pensée têtue, aux contours imprécis, contradictoires et ambigus.
Dans la série que je travaille actuellement, les sculptures sont en appui sur un bâton, une canne. De ces appuis et de ces soutiens naissent une confrontation, des tensions, des formes que j’explore et dans lesquelles je pénètre : je deviens cette notion, je pèse sur cette tige, je tiens grâce à cette armature, et en même temps ce sont des éléments que j’élabore tout à fait hors de moi ; que je pose à distance.
Mais je sais que cette série n’est pas terminée : j’ai encore bien des questions sur ce que c’est que prendre appui.
Exposer?
L’exposition de petits formats« LITTLE BIG ART » est en route, vous pouvez voir les œuvres jusqu’au dimanche 19 décembre.
Pour n'importe quelle exposition, se pose la même question : je fait ça pourquoi ?
A chaque fois, l’investissement est énorme, l'énergie investie immense : choisir les sculptures et imaginer ainsi ce que sera l’ambiance, ces jours là dans ce lieu ; ce que sera la cohabitation avec d’autres univers lorsqu’il s’agit, comme ici, d’exposition collective. Et préparer, transporter, installer. Et tenter, une fois l’installation en place, de montrer un peu son travail avec un éclairage qui permettra de percevoir le travail, ou au contraire constater que l’éclairage est très défavorable.
Et puis ensuite, désinstaller, ranger, remballer...
Bien entendu, on espère qu’un acheteur fera le geste de repartir avec une œuvre : vendre est le seul moyen que je connaisse pour continuer à sculpter, sinon, comment payer le fondeur, le mouleur, les matériaux...?
Mais exposer, c’est surtout la rencontre avec ceux qui regardent, qui seront touchés par des œuvres qu’ils vont découvrir ou retrouver ; ce sont les échanges avec d’autres artistes, même si nombreux sont ceux qui sont essentiellement centrés sur leur propre création. Exposer, c’est s’exposer au regard, qui peut porter l’indifférence, l’incompréhension et la rivalité ou la chaleur.
Je crois qu’une seconde de parole de découverte, d'émotion et d’amitié pèse autant dans la balance que les rencontres manquées et les moments superficiels et creux, quand il s'agit de savoir pour quoi on expose.
Matières à modelage
Les matières que je pratique depuis très longtemps sont la terre et la cire. Elles sont ancrées dans des techniques historiquement et géographiquement extrêmement vastes.
Mais j’aime aussi la recherche de matières plus personnelles, de mélanges aléatoires.
J’ai modelé, sculpté, le plastique des sacs jetables, le papier bulle, le papier, les herbes, la bouse de vache et bien d’autres choses encore…
Les 9 petites sculptures « feu follets » terminées ces derniers jours, et que je présente à l’exposition qui débute demain, sont faites de mélanges de papier, colle, terre et cire, travaillées sur des armatures de laiton.
Maintenant, je vais tenter de poursuivre ces recherches en sculptant ces matières avec de plus grands formats.