Petits Formats
Little Big Art
du 8 au 19 décembre 2010
je participe, ainsi que 14 artistes de Belleville, à cette exposition de plus de 200 oeuvres originales en petits format : sculpture, peinture, estampe, photo, collage, dessin, laque...
VERNISSAGE
vendredi 10 décembre à partir de 18 heures
EXPOSITION ouverte toute la semaine
lundi au vendredi de 17 à 20 heures
samedi et dimanche de 11 à 20 heures
Galerie des Ateliers d'Artistes de Belleville
1 rue Francis Picabia
75020 Paris
www.ateliers-artistes-belleville.org
Si vous me prévenez de votre venue, je ferais tout mon possible pour être présente et vous rencontrer.
A bientôt.
Sculpter la cire (3)
Magique ?
La cire est troublante et porteuse de sens ambigus : sécrétion charnelle, organique, elle véhicule la vie et la mort. C’est une matière empreinte de magie, un objet rituel qui nous interpelle et nous pénètre.
Le texte suivant reflète pour moi un pan de son mystère :
« A l’une des voiturettes officiait une vielle femme d’allure majestueuse, vêtue de noir, assise comme une statue sur un tabouret de bois. Un jeune garçon, très élégant, veillait sur l’autre. Leurs étalages étaient quasiment identiques : rosaires, images pieuses, Jésus de plastiques, croix d’argent au bout de chaînes en argent, crucifix sur pied, crucifix muraux, Bibles, photographies encadrées du Mont Marie, souvenirs de Bombay pour les pèlerins venus d’ailleurs. Mais tous ces objets n’occupaient que la périphérie des carrioles : le centre était consacré aux produits en cire.
En rangées bien nettes s’alignaient doigts, pouces, mains, coudes, bras (avec ou sans mains), rotules, pieds, jambes tronquées. Mains et pieds, droits ou gauches, étaient disponibles en deux tailles : enfants et adultes. Quand aux crânes, yeux, nez, oreilles et lèvres, on les trouvait groupés à l’écart. Enfin, on pouvait également se procurer des figurines de cire complètes, mâles et femelles. Ils étaient tous là, les articles du catalogue qu’avait énumérés le chauffeur de taxi, sections et sous-sections de membres et de torses classés en ordre anatomique.
Une image flotta brièvement devant les yeux de Gustad : celle du dispensaire de Madhiwalla le Rebouteux, et de membres inertes, pendant aussi flasques et désarmés que leurs homologues en cire. »
Rohinton Mistry « Un si long voyage » 1991 trad F. Adelstain
Sculpture en cire en cours de travail actuellement
Voir aussi les articles:
du 25 avril 2010 sculpter la cire 1
du 4 juillet 2010 sculpter la cire 2
"La chair des bronzes"
Installations (1)
Penser une installation
Artame Gallery a retenu l’idée d’ « un temps suspendu... » pour son exposition
de Décembre et ce thème me correspond tout à fait.
Le temps : c'est voir et passer à travers, c’est un objet instable que les yeux
ne saisissent jamais complètement, qui prend l’instant et s’y dérobe.
Je retourne, dans ma tête, des installations que j’ai envie de préparer
pour le mois qui arrive.
Penser une installation, ça se passe comment, au juste, pour moi ?
Voir un espace et m’y projeter, y projeter mes idées indécises. Et pour l’instant,
ces idées sont en grillage, se balancent avec des ombres silhouettes,
comme souvent dans ma tête, avant d’y mettre les mains.
Penser une installation, c’est un peu sculpter le temps. C’est relatif au moment,
au lieu, aux gens, à mon humeur et mes états d’âme...
C’est fait pour ne pas pouvoir se reproduire, on doit se l’approprier à nouveau
chaque fois qu’on passe à côté, on ne doit pas trop savoir à quoi s’attendre
et croiser un instant incertain.
Je ne dessine pas une idée d'installation, je la revasse et je me la raconte.
Je vois des images qui me passent dans les yeux,
comme accrocher un rouleau de grillage,
à demi ouvert, tendu par des bambous
et traversé de petits liens.
Suspendre le temps,
avec un bout de ficelle
et le regarder tourner.
Par exemple...
"Volières aquatiques" photos B.Bernard (installation de 2007)
La fonte des sculptures en bronze (4)
La fonte au sable
La fonte au sable est une technique de
moins en moins pratiquée en Europe dans sa forme
traditionnelle. Elle permet de reproduire en bronze
une sculpture de « bonne dépouille » c'est-à-dire
avec des formes massives et dont les creux sont
face à l’axe du « plan de joint » qui est le raccord
entre les deux parties du moule. Ce moule est fait
de cadres en bois, dans lesquels on prend,
dans du sable fin, l’empreinte du modèle sculpté
en le pressant et en frappant fortement
.
La dernière fonderie parisienne qui pratiquait la
fonte au sable était la fonderie Amaury,
rue Ramus, vers le Père Lachaise.
J’ai travaillé avec la fonderie Amaury avant qu’elle ne ferme, fin 2007. M’étant installée en 2005 dans le quartier de Belleville, j’ai connu cette fonderie trop peu de temps.
J’aurais aimé pouvoir continuer encore ces pièces aux formes si pleines.
Mais j’ai quelques sculptures fondues chez eux dont la ciselure n’est pas encore faite…
Chaque technique de fonte correspond à un métier particulier et la collaboration
avec des fondeurs différents me permet de réaliser des œuvres
aux volumes et au rendu tout à fait spécifiques.
Pour découvrir les fondeurs Jean-Pierre et Jean-Claude Amaury et la fonte au sable, vous pouvez aller voir le beau reportage du collectif ARGOS et l’article du blog chez Gladysne
2 sculptures en bronze de Brigitte Valin, fonte au sable par la fonderie AMAURY en 2007